Les huit lieder composés en 1885 sur des textes du poète Hermann von Gilm, aujourd’hui peu connu, occupent une place à part dans la production de lieder de Richard Strauss. Pour la première fois, il a mis ici en musique tout un groupe de lieder sur des textes d’un seul poète et les a ensuite réunis en un seul opus également destiné à l’impression. Certains numéros comme Zueignung, Die Nacht, et Allerseelen comptent parmi les lieder les plus populaires de Strauss, mais c’est aussi le cycle dans son intégralité qui est, de par son aménagement bien disposé, digne de considération et d’être exécuté en public: le compositeur encore en pleine évolution se situe ici très consciemment dans la tradition de Schubert à Wolf, et choisit, avec l’amour vain, un thème hautement romantique, qui se trouve mis en lumière sous les facettes les plus diverses.
La source principale de l’édition Urtext de Henle est la première édition parue en 1887, que Strauss pourvut d’une dédicace au chanteur de la cour royale de Bavière, le Kammersänger Heinrich Vogl - une incitation à prendre très au sérieux pour nos chanteurs contemporains, afin de les empêcher d’abandonner exclusivement ces merveilleux lieder de Strauss aux chanteuses!
Contenu/Détails
- Huit poèmes op. 10
- Zueignung op. 10,1
- Nichts op. 10,2
- Die Nacht op. 10,3
- Die Georgine op. 10,4
- Geduld op. 10,5
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Préface
Comptant plus de 200 lieder, l’œuvre pour voix et piano de Richard Strauss (1864 – 1949) présente de multiples facettes, des premiers essais d’écolier en 1870 en passant par des œuvres cycliques se succédant rapidement à partir du milieu des années 1880, jusqu’aux célèbres Vier letzte Lieder de 1948. Au milieu des années 1880, les Lieder op. 10 sur des poèmes … poursuivre
Appareil critique
Concernant le compositeur

Richard Strauss
L’un des compositeurs d’opéras les plus importants du XXe s. Son œuvre comprend 15 opéras, 9 poèmes symphoniques, des concertos pour divers instruments et un grand nombre de lieder. Ses œuvres pour la scène abritent une grande diversité de genres et de sujets.
1864 | Né le 11 juin à Munich, fils de Franz Joseph Strauss, premier cor à l’orchestre de la cour. Leçons de piano, de violon et de composition. |
1885–86 | Directeur de l’orchestre de la cour de Meinigen, tout d’abord sous l’autorité de Bülow. |
1886 | Directeur musical au théâtre de la cour de Munich. |
1887–1903 | Il se consacre avant tout au genre du poème symphonique: entre autres «Mort et transfiguration» en Ut mineur op. 24, «Till l’Espiègle» en Fa majeur op. 28, «Ainsi parlait Zarathoustra» op. 30, «Symphonie domestique pour grand orchestre» en Fa majeur op. 53. |
1889–94 | Chef d’orchestre à Weimar. 1894 premier chef d’orchestre à Munich, 1898-1910 à l’opéra de la cour de Berlin. |
1905 | Percée avec la création de «Salomé» op. 54. |
1906 | Début de la collaboration avec Hugo von Hofmannsthal autour de l’opéra «Elektra» op. 58 aux harmonies très évoluées dont la création eut lieu en 1909 à Dresde. |
1911 | Création à Dresde, avec un fantastique succès, du «Chevalier à la rose» op. 59, renvoyant à diverses traditions et qui fait de lui le compositeur d’opéras allemand le plus important. Il décide de se consacrer avant tout à l’opéra: «Ariane à Naxos» op. 60 (1912), «Intermezzo» op. 72 (1924), «Die Ägyptische Helena» op. 75 (1928), «Arabella» op. 79 (1933), «La Femme silencieuse» op. 80 (1935), «Friedenstag» op. 81 et «Daphné» op. 82 (1938), «L’Amour de Danaé» op. 83 (1944). |
1919 | Direction de l’opéra de Vienne. Création à Vienne de la «Femme sans ombre» op. 65. |
1931 | Collaboration avec Stefan Zweig. |
à partir de 1944 | Ses dernières œuvres: «Métamorphoses» pour 23 instruments à cordes solistes, Concerto pour hautbois en Ré majeur. Les Quatre derniers lieder. |
1949 | Meurt le 8 septembre à Garmisch-Partenkirchen. |