Le Requiem allemand n’est pas une messe des morts au sens liturgique habituel du terme. Dans cette œuvre en sept mouvements pour soli, chœur et grand orchestre, Brahms a mis en musique un assemblage très personnel et bien réfléchi de textes tirés de la Bible de Luther, qui traitent tous de thèmes se rapportant à l’éphémère, au deuil et à la consolation. En tant que l’une des plus émouvantes compositions spirituelles, le Requiem allemand a franchi toutes les frontières linguistiques et conquis un succès universel - qui va parfaitement dans le sens du compositeur: «en ce qui concerne le texte, je dois reconnaître que pour ma part je laisserais volontiers de côté le mot allemand pour le remplacer simplement par humain».
La présente édition d’étude reprend le texte musical de la nouvelle édition intégrale Brahms (HN 6029), ce qui en garantit le plus haut niveau de précision scientifique. Sa préface informative décrit non seulement la genèse du Requiem allemand selon l’état le plus récent de la recherche, mais traite également, sous forme critique, des légendes, suppositions et préjugés qui se sont d’emblée tressés autour de l’œuvre.
Contenu/Détails
- Ein deutsches Requiem op. 45
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Préface
La plus ancienne mention concernant Ein deutsches Requiem se trouve dans deux lettres adressées à Clara Schumann par un Johannes Brahms (1833 – 97) alors proche de l’âge de 32 ans, et datées d’«avril» ainsi que du 24 avril 1865. Au premier de ces écrits était joint un mouvement tiré «d’une sorte de Requiem allemand», selon l’expression par laquelle il … poursuivre
Appareil critique
Concernant le compositeur

Johannes Brahms
Son œuvre considérable comprend de la musique de chambre, des œuvres pour piano, de nombreuses compositions pour chœur et des lieder (parmi lesquels des compositions sur des textes de chants populaires) ainsi que les grandes pages orchestrales des années 1870 et 80. Ses compositions sont marquées par le procédé de la variation à développement. Il passe à la fois pour avoir été aux antipodes de la Nouvelle École allemande animée par Liszt et le représentant de la «musique absolue».
1833 | Né le 7 mai à Hambourg en tant que fils d’un musicien. À l’âge de 7 ans il prend ses premières leçons de piano chez Willibald Cossel, puis chez Eduard Marxen. Premières auditions publiques à partir de 1843. |
1853 | Lors d’une tournée de concerts dans les villes allemandes, il fait la connaissance de Schumann qui, dans son article «Neue Bahnen» (Nouvelles voies) l’annonce comme le grand compositeur à venir. Il noue avec Clara Schumann une profonde amitié qui tiendra toute sa vie. |
1854–57 | 1er Concerto pour piano en Ré mineur op. 15. |
1857–59 | Chef de chœur, pianiste et enseignant à la cour princière de Detmold. |
1859–61 | Direction du chœur de femmes de Hambourg. |
1860 | Manifeste contre les «Nouveaux Allemands» autour de Liszt. |
1863 | Cantate «Rinaldo» op. 50. |
1863 | Directeur de l’Académie de chant de Vienne. |
1868 | Exécution partielle du «Requiem allemand» op. 45 à Vienne (création de l’œuvre intégrale en 1869 à Leipzig). |
1871–74 | Directeur artistique de la Société des Amis de la Musique à Vienne. |
1873 | Variations sur un thème de Haydn op. 56a pour orchestre. |
à partir de 1877 | Son œuvre symphonique débute par la 1re Symphonie en Ut mineur op. 68 (commencée en 1862), composition de la 2e Symphonie en Ré majeur op. 73 (1877), 3e Symphonie en Fa majeur op. 90 (1883), 4e Symphonie en Mi mineur op. 98 (1884-1885): thèmes expressifs, style de type musique de chambre. |
à partir de 1878 | Voyages en Italie. |
1878 | Concerto pour violon en Ré majeur op. 77 pour Joseph Joachim. |
1881 | 2e Concerto pour piano en Si bémol majeur op. 83 avec Scherzo. |
1886 | Président d’honneur du Tonkünstlerverein de Vienne. |
1897 | Vier ernste Gesänge (Quatre chants sérieux) op. 121. Meurt le 3 avril à Vienne. |