Composé à l’automne 1881, l’opus 61 est le dernier des quatuors de Dvořák appelés, chronologiquement parlant, quatuors «du milieu», et dont les modèles déterminants furent Beethoven et Schubert. Dans cette œuvre en Ut majeur, c’est surtout l’influence de Beethoven qui se fait plus particulièrement sentir, de la construction thématique jusqu’au travail motivique, et c’est seulement dans le Finale que l’inflexion si typiquement slave coutumière à Dvořák se fait plus fortement entendre. Par manque de temps, le compositeur - à l’opposé de ses habitudes - a fait appel, dans trois des quatre mouvements, à d’anciens thèmes d’autres œuvres, rejetés ou non publiés. Cette édition Urtext parfaitement fiable s’inscrit dans la continuité de la vaste série d’œuvres significatives de musique de chambre de Dvořák chez Henle.
Contenu/Détails
- Quatuor à cordes Ut majeur op. 61
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Préface
L’année 1878 représente pour Antonín Dvorák (1841–1904) une année de rupture radicale, puisque c’est alors qu’il réussit sa percée internationale en tant que compositeur. La publication de ses Duos pour voix de femmes Chants moraves op. 32 et celle de la première série des Danses slaves pour piano à quatre mains op. 46 ont suscité des tempêtes … poursuivre
Appareil critique
Concernant le compositeur

Antonín Dvorák
Il est avec Smetana le compositeur tchèque le plus illustre du XIXe s. Il a contribué à la diffusion et la reconnaissance mondiales de la musique tchèque. Parmi ses quelque 200 œuvres qui s’étendent à tous les genres habituels, figurent 9 symphonies, 14 quatuors à cordes et 12 opéras.
1841 | Né le 8 septembre à Nelahozeves au bord de la Moldau, fils d’un boucher et aubergiste. |
1853 | Fréquente l’école secondaire à Zlonice; c’est là qu’il reçoit une éducation musicale complète auprès de Josef Toman et du cantor Antonín Liehmann ; puis formation à Kamnitz (1856-57). |
1857–59 | Études à l’école d’orgue à Prague. Jusqu’en 1871 il gagne sa vie en tant que professeur de musique, organiste et altiste. |
1861 | Quintette à cordes en La mineur op. 1, sa première œuvre. |
1862 | Poste d’altiste solo à l’orchestre du Théâtre Provisoire (entre autres sous la direction de Smetana). |
1873 | Percée avec la création à Prague de l’hymne patriotique «Les Héritiers de la Montagne blanche» op. 30. Emploi à l’école de musique privée de Prague. Plusieurs bourses d’État. |
1874–77 | Organiste à l’église Saint-Adalbert. |
à partir de 1876 | Les «Klänge aus Mähren» (Duos moraves) op. 20, 29, 32 et 38 (1876-77), «Rhapsodies slaves» op. 45 et la première série des «Danses slaves» op. 46 (les deux en 1878) remportent un grand succès. Sa renommée au-delà des frontières est croissante. |
1882 | Création de l’opéra «Dimitrij» dans la tradition du Grand Opéra. |
1884 | Première invitation en Angleterre. Huit autres suivront. |
1886 | Création de l’oratorio «Sainte Ludmilla» op. 71. |
1891 | Professeur de composition au conservatoire de Prague. |
1891–95 | Directeur du National Conservatory of Music à New York. |
1893 | Création à New York de la Symphonie du Nouveau Monde n° 9 op. 95 (traits de folklore américain, procédé cyclique). |
1901 | Création à Prague de «Rusalka», son opéra le plus célèbre. |
1904 | Exécution à Prague de son dernier opéra «Armida». Il meurt le 1er mai à Prague. |