L’instrumentation inhabituelle de ce trio – cor, violon et piano – a de bonne heure fait l’objet de spéculations au sujet d’un arrière-plan extramusical. Le biographe Max Kalbeck y voyait par exemple une plainte du compositeur, qui venait de perdre sa mère, parce que dans son enfance le petit Brahms aurait joué à celle-ci des chants populaires au cor. Ce qui est indiscutable, c’est que le compositeur adorait la sonorité du cor naturel qui lui a inspiré quelques-unes de ses plus belles mélodies. Son Trio op. 40 est à juste titre porté aux nues par tous les cornistes auxquels l’édition Urtext de Henle offre désormais une base idéale pour étudier et interpréter ce chef-d’œuvre. L’édition reprend le texte musical des nouvelles œuvres complètes de Brahms, garantie d’une fidélité aux sources et d’une conformité aux recherches les plus récentes. Le pianiste Klaus Schilde a rajouté de précieux doigtés dans la partie de piano. On trouvera en outre les parties instrumentales des versions alternatives (alto ou violoncelle à la place du cor) qui avaient la bénédiction de Brahms.
Contenu/Détails
- Trio avec cor Mi bémol majeur op. 40
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Préface
Johannes Brahms (1833 – 97) composa le Trio pour piano, violon et cor en Mi majeur op. 40 au cours du mois de mai 1865, lors de son premier long séjour estival à Lichtental près de BadenBaden. Après que Clara Schumann eut acheté une maison dans la Lichtentaler Allee, le compositeur loua régulièrement jusqu’en 1872 une résidence à proximité. C’est … poursuivre
Appareil critique
Concernant le compositeur

Johannes Brahms
Son œuvre considérable comprend de la musique de chambre, des œuvres pour piano, de nombreuses compositions pour chœur et des lieder (parmi lesquels des compositions sur des textes de chants populaires) ainsi que les grandes pages orchestrales des années 1870 et 80. Ses compositions sont marquées par le procédé de la variation à développement. Il passe à la fois pour avoir été aux antipodes de la Nouvelle École allemande animée par Liszt et le représentant de la «musique absolue».
1833 | Né le 7 mai à Hambourg en tant que fils d’un musicien. À l’âge de 7 ans il prend ses premières leçons de piano chez Willibald Cossel, puis chez Eduard Marxen. Premières auditions publiques à partir de 1843. |
1853 | Lors d’une tournée de concerts dans les villes allemandes, il fait la connaissance de Schumann qui, dans son article «Neue Bahnen» (Nouvelles voies) l’annonce comme le grand compositeur à venir. Il noue avec Clara Schumann une profonde amitié qui tiendra toute sa vie. |
1854–57 | 1er Concerto pour piano en Ré mineur op. 15. |
1857–59 | Chef de chœur, pianiste et enseignant à la cour princière de Detmold. |
1859–61 | Direction du chœur de femmes de Hambourg. |
1860 | Manifeste contre les «Nouveaux Allemands» autour de Liszt. |
1863 | Cantate «Rinaldo» op. 50. |
1863 | Directeur de l’Académie de chant de Vienne. |
1868 | Exécution partielle du «Requiem allemand» op. 45 à Vienne (création de l’œuvre intégrale en 1869 à Leipzig). |
1871–74 | Directeur artistique de la Société des Amis de la Musique à Vienne. |
1873 | Variations sur un thème de Haydn op. 56a pour orchestre. |
à partir de 1877 | Son œuvre symphonique débute par la 1re Symphonie en Ut mineur op. 68 (commencée en 1862), composition de la 2e Symphonie en Ré majeur op. 73 (1877), 3e Symphonie en Fa majeur op. 90 (1883), 4e Symphonie en Mi mineur op. 98 (1884-1885): thèmes expressifs, style de type musique de chambre. |
à partir de 1878 | Voyages en Italie. |
1878 | Concerto pour violon en Ré majeur op. 77 pour Joseph Joachim. |
1881 | 2e Concerto pour piano en Si bémol majeur op. 83 avec Scherzo. |
1886 | Président d’honneur du Tonkünstlerverein de Vienne. |
1897 | Vier ernste Gesänge (Quatre chants sérieux) op. 121. Meurt le 3 avril à Vienne. |