Dvorák n’a jamais travaillé de manière aussi longue et intensive sur une oeuvre de musique de chambre que sur ce trio. Après les premiers succès que lui valent ses fameuses Danses slaves (HN 757 et 918), des pages inspirées par la musique populaire tchèque, il souhaite montrer qu’il est capable d’un art hautement exigeant. Ainsi, après avoir écrit son Trio en fa mineur en huit semaines, au printemps 1883, il le remanie en profondeur durant l’été avant de le soumettre à son éditeur. L’influence de la musique de chambre de Brahms sur cette nouvelle oeuvre est évidente, sans pour autant qu’elle ait nui à l’épanouissement d’un langage tout à fait personnel, expressif et passionné. Comme pour le Trio «Dumky» op. 90 (HN 799), c’est Andreas Groethuysen qui s’est chargé de doigter la partie de piano.
Contenu/Détails
- Trio avec piano n° 3 fa mineur op. 65
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Préface
Le 15 octobre 1879, Antonín Dvořák (1841 – 1904) fut sollicité en ces termes par son éditeur principal Fritz Simrock: «Vous devriez, à l’occasion, écrire un bien beau trio pour piano, v[iolon] et violoncelle. Je veux dire, un nouveau, et y mettre le meilleur de vous; prenez votre temps» (Antonín Dvořák. Correspondence and Documents, éd. par Milan Kuna … poursuivre
Appareil critique
Concernant le compositeur

Antonín Dvorák
Il est avec Smetana le compositeur tchèque le plus illustre du XIXe s. Il a contribué à la diffusion et la reconnaissance mondiales de la musique tchèque. Parmi ses quelque 200 œuvres qui s’étendent à tous les genres habituels, figurent 9 symphonies, 14 quatuors à cordes et 12 opéras.
1841 | Né le 8 septembre à Nelahozeves au bord de la Moldau, fils d’un boucher et aubergiste. |
1853 | Fréquente l’école secondaire à Zlonice; c’est là qu’il reçoit une éducation musicale complète auprès de Josef Toman et du cantor Antonín Liehmann ; puis formation à Kamnitz (1856-57). |
1857–59 | Études à l’école d’orgue à Prague. Jusqu’en 1871 il gagne sa vie en tant que professeur de musique, organiste et altiste. |
1861 | Quintette à cordes en La mineur op. 1, sa première œuvre. |
1862 | Poste d’altiste solo à l’orchestre du Théâtre Provisoire (entre autres sous la direction de Smetana). |
1873 | Percée avec la création à Prague de l’hymne patriotique «Les Héritiers de la Montagne blanche» op. 30. Emploi à l’école de musique privée de Prague. Plusieurs bourses d’État. |
1874–77 | Organiste à l’église Saint-Adalbert. |
à partir de 1876 | Les «Klänge aus Mähren» (Duos moraves) op. 20, 29, 32 et 38 (1876-77), «Rhapsodies slaves» op. 45 et la première série des «Danses slaves» op. 46 (les deux en 1878) remportent un grand succès. Sa renommée au-delà des frontières est croissante. |
1882 | Création de l’opéra «Dimitrij» dans la tradition du Grand Opéra. |
1884 | Première invitation en Angleterre. Huit autres suivront. |
1886 | Création de l’oratorio «Sainte Ludmilla» op. 71. |
1891 | Professeur de composition au conservatoire de Prague. |
1891–95 | Directeur du National Conservatory of Music à New York. |
1893 | Création à New York de la Symphonie du Nouveau Monde n° 9 op. 95 (traits de folklore américain, procédé cyclique). |
1901 | Création à Prague de «Rusalka», son opéra le plus célèbre. |
1904 | Exécution à Prague de son dernier opéra «Armida». Il meurt le 1er mai à Prague. |