Lorsque Dvořák composa en janvier 1878 sa Sérénade pour 10 vents et 2 instruments à cordes graves l’âge d’or des grandes sérénades pour vents et musiques d’harmonie était déjà depuis longtemps révolu. Il fut probablement inspiré par l’impression concrète de la «Gran Partita» de Mozart qu’il avait entendue peu de temps auparavant à Vienne. On est surpris par la tonalité principale de Ré mineur et les accents souvent sérieux voire tragiques qui assombrissent à maintes reprises l’atmosphère de sérénade plutôt joyeuse – et ce peut-être en réaction à la mort de ses deux enfants survenue quelques mois plus tôt. En dépit, ou peut-être précisément en raison de son caractère dramatique, la Sérénade de Dvořák fut, après sa création à Prague, bientôt jouée dans de nombreuses villes européennes et célébrée comme une contribution majeure à la musique de chambre. L’édition Urtext a bénéficié entre autres des sources autographes conservées à Prague. Les parties séparées se présentent avec une mise en page claire, des tournes parfaites et des parties alternatives pour les trois cors en Fa.
Voir le Henle-Blog pour savoir plus sur cette édition.
Contenu/Détails
- Sérénade à vent ré mineur op. 44
Youtube
Préface
En 1878, au moment où Antonín Dvořák (1841 – 1904) compose sa Sérénade en ré mineur op. 44 pour dix instruments à vent, violoncelle et contrebasse, l’apogée des grandes sérénades pour vents, des cassations, divertimenti et parthias remonte déjà à presque trois quarts de siècle en arrière. Si l’on en croit une anecdote souvent citée, qui est probablement … poursuivre
Appareil critique
Concernant le compositeur

Antonín Dvorák
Il est avec Smetana le compositeur tchèque le plus illustre du XIXe s. Il a contribué à la diffusion et la reconnaissance mondiales de la musique tchèque. Parmi ses quelque 200 œuvres qui s’étendent à tous les genres habituels, figurent 9 symphonies, 14 quatuors à cordes et 12 opéras.
1841 | Né le 8 septembre à Nelahozeves au bord de la Moldau, fils d’un boucher et aubergiste. |
1853 | Fréquente l’école secondaire à Zlonice; c’est là qu’il reçoit une éducation musicale complète auprès de Josef Toman et du cantor Antonín Liehmann ; puis formation à Kamnitz (1856-57). |
1857–59 | Études à l’école d’orgue à Prague. Jusqu’en 1871 il gagne sa vie en tant que professeur de musique, organiste et altiste. |
1861 | Quintette à cordes en La mineur op. 1, sa première œuvre. |
1862 | Poste d’altiste solo à l’orchestre du Théâtre Provisoire (entre autres sous la direction de Smetana). |
1873 | Percée avec la création à Prague de l’hymne patriotique «Les Héritiers de la Montagne blanche» op. 30. Emploi à l’école de musique privée de Prague. Plusieurs bourses d’État. |
1874–77 | Organiste à l’église Saint-Adalbert. |
à partir de 1876 | Les «Klänge aus Mähren» (Duos moraves) op. 20, 29, 32 et 38 (1876-77), «Rhapsodies slaves» op. 45 et la première série des «Danses slaves» op. 46 (les deux en 1878) remportent un grand succès. Sa renommée au-delà des frontières est croissante. |
1882 | Création de l’opéra «Dimitrij» dans la tradition du Grand Opéra. |
1884 | Première invitation en Angleterre. Huit autres suivront. |
1886 | Création de l’oratorio «Sainte Ludmilla» op. 71. |
1891 | Professeur de composition au conservatoire de Prague. |
1891–95 | Directeur du National Conservatory of Music à New York. |
1893 | Création à New York de la Symphonie du Nouveau Monde n° 9 op. 95 (traits de folklore américain, procédé cyclique). |
1901 | Création à Prague de «Rusalka», son opéra le plus célèbre. |
1904 | Exécution à Prague de son dernier opéra «Armida». Il meurt le 1er mai à Prague. |